Les relations de voyages de Jacques Cartier, qui est venu au Canada en 1534, contiennent les premiers renseignements sur certains éléments de la flore québécoise. De plus, Cartier rapporte en France des spécimens de notre flore pour les répandre dans les jardins du Roi. C’est précisément à cette époque que l’on a introduit dans les jardins royaux le Thuja occidentalis que nous appelons plus familièrement le cèdre.
En 1635, un médecin de Paris, Jacques-Philippe Cornuti, publie en latin un ouvrage intitulé Canadensium Plantarum Historia. L’auteur décrit une centaine d’espèces dont 43 font partie de la flore du Canada. Il faut se rappeler que le Canada d’avant 1760 s’étendait de la vallée du Saint-Laurent à la Louisiane.
Le premier botaniste du Nouveau Monde a été le docteur Michel Sarrazin. Nous étions alors en 1685. Durant 20 ans, Sarrazin herborise sans arrêt et envoie des spécimens au Jardin des Plantes. En 1707, il publie L’Histoire des plantes du Canada.
En 1670, Monseigneur de Laval met sur pied à Saint-Joachim la première école d’agriculture au Québec. Bien entendu, on y enseignait surtout les techniques pour cultiver la terre, l’horticulture n’étant pas encore présente dans les mœurs des habitants d’alors.
En 1781, une première serre est construite au Québec et cela à la demande du gouverneur de Québec, Lord Haldimand. Elle était située à l’emplacement où se trouve actuellement la terrasse Dufferin, derrière le célèbre Château Frontenac.
Dans les années 1800, bien des membres du clergé, la plupart enseignants, ont joué un grand rôle dans le développement de l’horticulture au Québec. Mentionnons entre autres les abbés botanistes Léon Provancher, Nazaire Leclerc, Louis-Ovide Brunet et Jean Moyen. Ils ont notamment signé bien des manuels scolaires de l’époque.
En 1846, nous assistons à la création de la Montreal Agricultural and Horticultural Society. En 1851, c’est la Quebec Horticultural Society qui voit le jour.
En 1860, Auguste Dupuis est le premier francophone à mettre sur pied une pépinière commerciale au Québec. Elle était située à Saint-Roch-des-Aulnaies, un élégant village situé à une centaine de kilomètres à l’est de Québec.
En 1861, les prêtes du Petit Séminaire de Québec tente de créer un Jardin botanique mais le projet est abandonné, faute d’une volonté politique. En 1885, la Montreal Botanical Gardens Association tente à son tour de créer un Jardin botanique à proximité du Mont-Royal, à Montréal. Un manque de ressources financières oblige les promoteurs à abandonner l’idée.
En 1897, la Montreal Horticultural Society lance une revue consacrée entièrement à la science horticole, The Canadian Horticultural. La même année, le Journal d’agriculture, organe officiel du Conseil d’agriculture de la province de Québec, devient le Journal d’agriculture et d’horticulture.
En 1929, le Frère Marie-Victorin lance l’idée d’aménager un Jardin botanique à Montréal même si nous étions en pleine Dépression. Ce fut l’une des principales réalisations de la vie du célèbre religieux.
W.H. Perron est un autre Québécois qui a largement contribué à jeter les bases techniques et scientifiques de l’horticulture au Québec. Durant plusieurs décennies, il a publié un catalogue qui a servi d’outil pédagogique pour des générations de Québécois.
Louis Perron a été en 1937 le premier Québécois à obtenir un diplôme universitaire d’une école d’architecture du paysage. Il a étudié à l’Université Cornel dans l’État de New York.
En 1978, nous assistons à la présentation de la première édition du concours Villes, villages et campagnes fleuris.
En 1980, Montréal présente, pour la première fois en Amérique du Nord, les Floralies Internationales. Cet évènement, de l’avis des observateurs, a fait que l’horticulture a connu un essor remarquable au Québec. Encore aujourd’hui, le jardinage se classe parmi les loisirs les plus populaires au Québec.
Rédaction : Gaétan Deschênes, 2014, revue par la FSHEQ en 2021